Beaucoup de prêtres sont impliqués en 1791.
–Bourdeau, curé de St Barthélemy, il frappe le citoyen Bernard qui consulte le chirurgien Rougier pour soigner ses plaies à la tête. Le fils à Bernard, furieux, détache une jument qui sème la panique dans les rues.
–Garaboeuf, curé de Beaussac, la messe est interrompu, il dit en chaire que les autorités ne veulent pas le payer, qu’il n’a pas d’argent pour payer son vicaire M° Faure, il critique la constitution civil du clergé. Ces propos provoquent un grand tumulte chez les paroissiens.
–Charron François, curé de Champniers, qui s’est déjà forgé une réputation avec quelques déclarations fracassantes : ”les députés sont un tas de coquins qui friponnent les biens de l’état pour après vous camper là ; le curé d’Augignac (assermenté) n’a pas plus de pouvoir que mon domestique ; la dispense de bans de mariage venant de l’évêque Pontard n’est pas meilleure que si elle venait de mon chien. Pourtant Charron avait prêté serment ”!… Le 23 octobre 1791, le curé Charron est invité par le maire Laubergie et l’officier municipal Rantière pour fêter en procession la nouvelle constitution du 3 septembre en y chantant les hymnes à la louange du Dieu de paix. Le curé Charron refuse, invitant Rantière, sur un ton de dérision et de mépris à le remplacer en revêtant le surplis et l’étole. Puis il ajoute: ”Que tous ces messieurs du conseil général et de la garde nationale feraient mieux de chanter des Requiem et des De Profondis pour le repos de ceux qui sont menacés d’une mort prochaine car voilà sept couronnes étrangères qui vont fondre sur eux très bientôt.”
La cérémonie a eut lieu, mais sans le curé Charron. Plusieurs officiers et soldats défilent dans les rues en chantant des chansons bacchiques au son du tambour.
Le dimanche 30 octobre le curé Charron, lors de la messe s’adressant en patois, stigmatisant ces événements,citant: ”Les jeunes morveux et morveuses qui ne savent pas lire et qui veulent commander, et il ajoute ces polissons, cette canaille s’avisent même de passer les nuits au cabaret, de courir les rues avec une caisse et chanter des chansons profanes. Plus grave, il dénonce la fausse liberté, la fausse égalité mises en place par des impies et des perturbateurs de l’ordre public, concluant sans doute dans un envolée de manche de surplis voilà l‘effet de la révolution et le fruit de la nouvelle constitution”.
-Charron sera interdit de culte, mais va accueillir à Champniers deux réfractaires Durepaire, curé de l’Arbre et Jean Charles Périgord des Borderies, curé de Marval jusqu’à la révolution, qui est traduit devant le tribunal criminel du département où pour sa défense, il se retranchera derrière le secret de la confession. Il est toutefois accusé d’avoir exercé des fonctions publiques qui lui était interdites par la loi et d’avoir manifesté ses opinions religieuses d’une manière propre à troubler l’ordre public. Le 19 juin 1792, il est condamné à être privé de son traitement, déchu des droits de citoyen actif et déclaré incapable d’exercer aucune fonction publique. (Il passa en Espagne. A son retour en 1803, il devient curé de Châlus, puis nommé en 1820 à la cure de St Pierre du Queyroix à Limoges, il est mort en 1832).
Ils se tiennent assidûment dans l’église de Champniers, confessent et donnent la communion, disant et répétant qu’il ne faut pas reconnaître les prêtres constitutionnels qui n’ont aucun pouvoir sacerdotal, sous peine de se damner éternellement.
Thomas Mahon officier municipal du Bourdeix demeurant chez Raby se rend chez le ci-devant noble Lagarde à L’Age, commune de Sceau-Saint-Angel pour le prévenir que la Garde nationale de Nontron allait faire une visite domiciliaire et qu’il allait les en empêcher et en tout état de cause cacher les armes.
A l’arrivée de la Garde nationale qui devine ou qui sait déjà le motif de sa présence, il est traité de ”foutu aristocrate” ce dont il se plaindra devant le tribunal. Le détachement de la Garde était composé de Jacques Lavaud, maître teinturier à Masviconteaux, Jean Faveyrat menuisier, Jean Lapouge marchand tanneur, Pierre Dartaigue praticien, Mathurin Agard marchand bâtier (bourrelier qui vend des harnais, brides, pour les mulets) et Pierre Ratinaud.
Merci aux Archives Départementales
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