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HISTOIRE DE LA JARRIGE

stmartial-devalette-serie2.jpg22A l’horizon sud-ouest de Nontron, on aperçoit encore les restes d’une ancienne tour carrée s’élevant dans un vignoble, au sommet de l’une des collines dominant à l’est, le bourg de Saint Martial de Valette, entre ce bourg, le village de Grolhier et la Grande-Pouge.

A côté et au pied de cette tour se trouvait, il y a une cinquantaine d’années une voûte en pierre. Cette voûte a été démolie, mais la tour construite en gros appareil, existe encore et à 2 mètres environ au-dessus du niveau de l’ancienne voûte, se trouve une petite porte à plein cintre par laquelle on aperçoit les premières marche d’un escalier.

Cette situation a été depuis longtemps l’objet de suppositions et de commentaires les plus variés, au sujet de la date et de la destination des constructions primitives.

 Le vulgaire y voyait et veut y voir encore les restes d’une chapelle rurale, dont la voûte couvrait la nef à laquelle la tour servait de clocher.

Parmi les archéologues et les savants, les uns y reconnaissaient une tour à signaux, les autres les restes d’un campement militaire, un dernier disait au congrès archéologique tenu à Périgueux en 1858, qu’il s’agissait là d’un cellier seigneurial ayant une tour de garde, trop petite pour toute autre destination. Cette dernière appréciation, quoique la plus proche de la réalité, n’en était pas moins erronée , car il s’agissait ici de la simple construction d’un repaire noble servant d’habitation au seigneur du fief de La Jarrige, dont le nom provient des bois de chênes environnants et portant en patois le nom de Las Jarissas. C’est d’ailleurs ce qui va être corroboré, au besoin par les extraits suivants :

« 1539. Scaichent tous présens et advenir que aujourd’huy cybas escript devant moy, notaire soubsigné… ont estés présens, etc…. noble damoiselle MARIE DE LA PORTE ; dame de Connezac, de Plambost, de Lavergne, de La Beytour et de La Jarrige, pour elle et ses hoirs…. et JEHAN MESTAYER, marchand, habitant de la ville de Nontron, aussi pour luy et ses hoirs…., Ladite damoiselle MARIE DE LA PORTE, de son gré et libéralle volonté, assense, arrente et dès à présent transporte, délaisse et à perpétuité quitte…. audit. JEHAN MESTAYER… son repaire noble appelé de La Jarrige, ensemble les terres joignant iceluy repaire, scis et situés en la paroisse de Saint-Martial-de-Valette, contenant les susdites terres trente journaux (mesure agraires de 40 ares) ou environ, mesure de Périgueux, confrontant en le chemin par lequel on va du bourg de Saint-Martial-de-Valette à la Pousge de Graulhier…. ; soubs le cens (redevance) et rente annuelle et perpétuelle d’ung chascun an de 8 boysseaux froment, 4 boysseaux advoyne, mesure de Nontron, 2 sols 6 deniers tournoys et 1 chappon payables ung et chacun en perpétuité… et les pourter audit bourg de Saint-Martial-de-Valette et en la maison noble de La Beytour, à l’élesction et choix de la dite dame et des siens…. Et pour les entraiges, à payé et bailhé ledit MESTAYER à ladite dame DE LA PORTE la somme de 21 livres tournoys….. Item a esté dict et accordé entre les dictes parties…. que la et au cas que si par le temps advenir la dicte DE LA PORTE ou les siens vouloient aller demeurer qu dict repayre noble de La Jarrige, luy sera permis de le faire et pourra prendre et retirer à elle ledit repayre, ensemble la moitié des susd. terres avant que y demeurer au dire de gens de bien et experts… en ce que ladite DE LA PORTE sera tenue comme a promis, luy déduire et amortir de la présente rente au prorata de ce qu’elle retirera et démembrera sans avoir reguard aux bastiments…. Et a promis ledit MESTAYER n’advoir lesdits biens daultre seigneur ou les mettre en main morte forte et prohibée de droict à peyne de commise….(suivent les clauses de garantie avec hypothèque….) Faict et donné au chasteau de Connezac le vingtiesme jour du moys de novembre l’an 1539, en présence de Monsieur maistre GUILLAUME POITEVIN, chanoine de La- Rochebeaucourt et de JEHAN MATHIEU, arbalestier du bourg de Saint-Sulpice, tesmoings à ce appelés et requis.     

                                                                       Signé : A de VERLÈNE, notaire.

En 1539, la tour et les bâtiments du repaire de La Jarrige étaient donc en bon état et pouvaient servir d’habitation.

Mais il en était autrement en 1594, d’après l’acte du 22 septembre et portant bail à rente perpétuelle dont voici un extrait.

Le 22 septembre 1594… ont estés présens… ANNE DE FEYDIT, damoiselle, veuve de FRANÇOIS DE CONAN, en son vivant seigneur de Connazac, Aulcor, Plambost et de La Jarrige, et JACQUES DE CONAN, escuyer, seigneur dudit Connazac et de La Jarrige, fils, demeurant au château dudit Connazac en Périgord…. et THOMAS FAVARD, notaire et procureur d’office de la jurisdiction de Montcheuil, habitant au bourg de Saint-Martial-de-Valette…. Ladite dame et son dit fils….bailhent audit FAVARD….la maison noble et lieu appelés de La Jarrige, son circuyt et presclotures… et ce au debvoir, cens et rentes annuels et perpétuels de 4 boysseaulx froment, 4 boysseaulx avoyne, mesure dudit Connazac, 10 soulx en argent et 2 chappons et 12 deniers d’acaptement portable au château de Connazac….. En faveur duquel bail ledit FAVARD et les siens pourront faire et disposer pour ladvenir de la dicte maison de La Jarrige, terres et circuyt à leurs plaisirs et volonté, soit qu’ils veuillent bastir, édifier ou desmolir les bastimens et masures et aultres aysines sauf toutefois de la tour que ledit FAVARD et les siens ne pourront abastre ni desmolir.

 Et si par ruyne, injures et longueur de temps, elle venoit à tomber en décadence, ne seront tenus d’aucune recherche pour ladvenir…. Faict et passé en la maison noble de JEHAN de MONTCHEUIL, les jours ,moys et an susdicts, en présence de FRANÇOIS FOUREAU, juge dudit Connazac et du Bourdeyx, et JEHAN ROBIN, marchand, demeurant en la ville de Nontron, qui ont signé avec les parties, à l’exception de la dame ANNE DE FEYDIT, qui a déclaré ne savoir, et le notaire H. SAINT MICHEL.

Ce ne fut évidement qu’après la disparition des bâtiments et masures désignés dans ce dernier acte que l’enclos ou circuit fut planté par ledit FAVARD, ou les siens, en un vaste vignoble allant jusqu’au pied même de la tour, et jusqu’à la voûte de l’ancienne maison noble, d’où la conséquence qu’il n’y a eu jamais, en ce lieu, de cellier seigneurial et que les appréciations des plus savants archéologues ne valent jamais les constatations écrites.

Quoi qu’il en soit, le fief de La Jarrige resta encore longtemps sous la seigneurie de la famille DE CONAN, ainsi que ceux de Valette et de La Beytour, provenus au dit FRANÇOIS DE CONAN du chef de MARIE DE LA PORTE, sa mère, mariée à noble SIMON DE CONAN.

 Aussi, JACQUES DE CONAN rendit-il le 14 novembre 1609, hommage au roi de Navarre, vicomte de Limoges, des repaires nobles de La Jarrige, de la Valette et de La Beytour, en la paroisse de Saint-Martial-de-Valette, lui appartenant en partie à titre successif, et l’autre pour l’avoir acquis par contrat dès le 29 octobre 1576, 31 décembre 1583 et 20 janvier 1587.

Les rentes des repaires de La Jarrige, de La Beytour, le Moulin de Valette et autres fonds furent vendus le 9 mai 1750, devant Maitre BOYER notaire, par Monsieur ALEXIS DE CONAN à Monsieur MOREAU de Villejalet.

En 1774, devant ce même notaire, les héritiers FAVARD consentirent une reconnaissance de rente sur le fief de La Jarrige à Madame MARIE DE MARCILLAC, veuve de messire THIBAUD-NICOLAS MOREAU, chevalier, seigneur de Villejalet, Saint-Martial-de-Valette, baron de Montcheuil et autres places, habitant de sa maison noble de Saint-Martial-de-Valette, tant pour elle que pour Monsieur MOREAU DE MONTCHEUIL, son fils ainé, conseiller du roi au parlement de Bordeaux, et ses autres fils, est-il dit dans l’acte.

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