You are currently viewing Petite histoire d’un gars de chez nous

Petite histoire d’un gars de chez nous

Michel FAUCONNET (1893 – 1991)

Nous remercions Mme Annette Pezat, petite nièce de Michel, qui a publié la biographie de Michel.

Il habitait à « Pas de Boeuf » et a commencé à rédiger ses mémoires en 1974 pour les terminer en 1976, il avait 81 ans.

– En voici quelques passages concernant Saint-Martial de Valette:

” De la Dordogne à la Gironde

-Apprenti boulanger à Beaussac, Sauveterre de Guyenne, Castelneau en Médoc, puis boulanger à Tours, Orléans, Versailles, Paris, Macau, Pugnac, Amboise, Vichy puis embarquement pour l’Argentine, Le Cameroun, St Pierre et Miquelon, Gabon, Congo, Lisbonne, le Sénégal, le Brésil, la Plata, Ruelle, Dakar, voici le périple de notre habitant.

Mon frère Louis, fin 1902 avait ses douze ans et demi, on l’envoya comme petit valet de chambre ou très probablement un peu à tout faire, chez Monsieur le comte de Barritault, château de Carpia près de La Réole. Ce noble se trouvait être le beau-père du Baron de Montcheuil, maire de Saint Martial de Valette. Des lettres à deux sous à ce moment – là, étaient donc en mouvement entre les trois châteaux. Montcheuil, Montlau, Carpia. Les trois familles ainsi attestaient de l’intérêt que l’on nous portait. A Tizac, (Gironde) nous fûmes donc dans cette belle maison, dans les pièces du bas, celles du haut vides l’hiver et occupées l’été par deux dames venant de Paris.

UNE HISTOIRE DE CURÊ

C’est ici aussi qu’eut lieu la controverse entre le curé de Saint Martial de Valette et le curé de Moulon (Gironde).

En 1902, mon frère Louis devait faire sa première communion à Moulon. Le curé voulait un acte de naissance venant du curé de St Martial.

Mon père écrivit au curé de St Martial qui lui répondit qu’il fallait lui envoyer, pour ce petit document, la somme d’un franc (gros à l’époque). Mon père alla trouver le curé de Moulon qui exigea mordicus ce papier.

-Soit, dit papa, alors il ne la fera pas.

Nous avions à Majoux,(Gironde), des voisins très gentils, très aisés aussi et également très pieux. Sans rien nous dire, ils envoyèrent le franc en question au curé de St Martial et c’est ainsi que, pécuniairement en règle avec les représentants de Dieu sur terre, mon frère put enfin faire sa première communion. Mon père accepta ce règlement, mais expliqua que si le franc ne le gênait pas, c’était le procédé de charité chrétienne, de la part du curé qui n ‘était pas très élégant.

MON ANNEE SCOLAIRE A LUSSAS EN 1905

Cette année scolaire devait se terminer très mal pour moi et cela mérite d’être conté.

Je me suis toujours demandé, et d’autres que moi, comment on a pu conserver un maître de la trempe de celui-ci : disons la nullité même. Dans cette classe de Lussas, j’étais quelque peu gênant pour lui, me trouvant plus avancé que les autres. Le Girondin par-ci, le Girondin par-là, qui ne répondait pas à des questions voulues et d’un niveau qui n’était pas le nôtre.

Ah ! Le sien niveau ? Il y avait une femme institutrice qui, voyant le danger, enseignait à sa place pour éviter la catastrophe et pour que suivent tant bien que mal ses élèves à lui. Cet éducateur au cerveau vide, avait une manie à lui pour éveiller l’esprit des enfants. Il écrivait, voyez-vous, à des manufactures, car tous les jours le facteur lui apportait des réclames. Prenons l’exemple du drap de Roubaix, il présentait le gros drap à un enfant de 6-7 ou 8 ans, puis le très fin anglais et il fallait dire lequel était le meilleur. Neuf fois sur dix l’enfant choisissait le gros bon marché à la place du très fin anglais. Alors le rire bêta, l’exclamation bruyante savourant sa réussite. L’asperge à eut sa réussite en son temps. Il s’agissait de savoir par quel bout on devait la manger : le blancs ou le vert. Les gosses répondaient le blanc. D’où le rire pouffant qui était le sien. Bien entendu le Girondin n’était pas questionné.

Beaucoup d’histoire avec cet instituteur, je me suis même battu avec lui, en lui assénant un coup de baguette de châtaignier sur la tête, car je voulais bien me venger. J’avais trop souffert.

-Sors d’ici, fit-il.

Ah ! Ce n’était pas une punition pour moi, mais une délivrance.

DE NONTRON A BORDEAUX

Michel Fauconnet part pour Bordeaux pour faire son service militaire.

Son Papa lui dit : Tu as écrit à M. de Montcheuil…

-Oui papa, je vais essayer d’embarquer, maintenant j’ai l’âge.

Mon papa me dit de me rendre au 12 place des quinconces on te donnera une lettre. M° de Montcheuil me remis cette lettre et me dit d’aller la porter quai Bacalan et de la remettre en main propre.

Sur la place un peu plus loin je regardai l’enveloppe et je lus : Giraud, président de la Sud -Atlantique. En plus elle n’était pas cachetée et curieux, je regardai. Une carte de visite : Baron Paul de Montcheuil, avocat honoraire, 12 place des Quinconces Bordeaux, et au dos : prière d’examiner avec bienveillance mon protégé. Amicalement, de Montcheuil.”

Et voilà comment notre habitant de « Pas de Boeuf » est parti faire le tour du monde comme boulanger.


©Site officiel de la commune de Saint-Martial de Valette en Périgord vert - https://saint-martial-de-valette.fr

#Perigord #saintmartialdevalette #Dordogne


Rechercher dans Google qui référence le site de Saint-Martial... et des millions d'autres:

Partager le Périgord vert: