En ces jours d’automne, je regrette de ne pas être peintre pour fixer sur ma palette les ors et les pourpres de la forêt. C’est pourtant ce que m’offre mon itinéraire sur la route de Villars.
Auparavant, Beauvoir m’impose une halte près de cette belle propriété, afin de m ’emplir de la majesté et de la sérénité qu’offre le vallon.
Evocation d’un hiver lointain, avec la magie d’une nature cristalline sous une dentelle de givre….
Mais aujourd’hui, je roule vers Villars.
Avant d’arriver dans ce bourg, je me sens interpellée par l’autorité d’un château Renaissance, celui de Puyguilhem.
Comme son nom occitan l’indique, il est bâti sur un ”puy”, c’est-à-dire une petite éminence. Légèrement en contrebas, l’important pigeonnier indique, comme toujours, par le nombre de ses niches, les hectares de la propriété qui lui est attachée.
Mais, Villars est surtout célèbre pour ses grottes préhistoriques. Je les connais depuis toujours. Le succès aidant, de nombreux visiteurs viennent admirer les stalactites, stalagmites et autres draperies. Il y a eu un aménagement des lieux d’accueil, avec projection d’un film relatant cette découverte et quelques explications géologiques. Une boutique offre, entre autres choses, des échantillons de minéraux. Ceci est fort bien pensé pour faire patienter les touristes.
Devant l’affluence des groupes, il a fallu s’organiser. Alors, dans le dédale des couloirs souterrains, le guide fait avancer, s’arrêter, regarder, en ballet bien orchestré. Il dirige nos intérêts vers des représentations graphiques ou sculpturales plus ou moins parlantes, dans ces parois calcaires. On est prié de reconnaître telle ou telle silhouette animale, le tout sous un éclairage très coloré.
J’apprécie l’organisation et la sécurité du site.
Mais je regrette cette ambiance de spectacle qui ne laisse aucune place à la contemplation tranquille et l’imagination individuelle.
Je ne peux m’empêcher de faire une comparaison avec les grottes du Queroy, pas très loin d’ici, aux abords encore sauvages. Peu de monde s’y rend . D’ailleurs, il n’y a que quelques bancs pour se reposer en attendant son tour. Mais c’est silencieux, naturel. On se laisse imprégner par cette atmosphère secrète, jusqu’au moment où le guide vient nous chercher. Le parcours est peu sécurisé, inconfortable parfois : Il faut passer de biais dans d’étroits couloirs, plier le corps en deux pour se glisser d’une salle à l’autre. On a l’impression d’être des pionniers, puis des spéléologues qui ressortent des entrailles de la terre.
Quel contraste avec Villars !
Au fait, pourquoi fais-je ces comparaisons ?
Sans doute la nostalgie de ces découvertes, du temps de mes jeunes années.
Puis, de nouveau dans le bourg, je suis l’indication de Boschaud.
Chaque fois que des amis étrangers à la région m’ont rendu visite, je les ai amenés ici.
Lors de ma première découverte de l’abbaye, l’effet de surprise fut total.
Après quelques kilomètres sur une petite route ombragée, je ne m’attendais pas à trouver de si belles ruines. Je ne sais ce qui me plut davantage : les beaux restes des cellules et du cloître, la coupole du choeur de la chapelle dont la nef est à ciel ouvert, ou bien ce silence impressionnant, juste troublé par le ronronnement, au loin, d’un tracteur dans les champs ? C’est sans doute cette conjonction d’hymne à la terre.
Cette abbaye cistercienne nous rappelle que les moines vivaient du produit de leurs cultures. Hymne à la vie, sans tambour ni trompettes, c’est ”le sel de la terre”, ces ”grands ordres religieux”, comme le rappelle l’ouvrage du journaliste et académicien André Frossard, en 1954, d’après la parabole de l’évangile de Matthieu, titre et thème repris depuis par d’autres écrivains.
Aujourd’hui, surprise : A l’entrée du site, deux chevaux attachés à un arbre, attendent sagement. Alors, arrivent deux cavalières qui vont reprendre leurs montures. Elles viennent de faire le tour de l’abbaye. On se salue, mais à voix basse, comme pour ne pas troubler ce lieu de culte où prieraient encore des moines. Elles disent visiter la région à cheval.
Nous sommes si loin ici du bruit et des gens pressés. Comme cela est bienfaisant !
Cultiver la terre, prendre son temps : des valeurs simples et fondamentales pour trouver le bonheur.
Agnès DESAGES
©Site officiel de la commune de Saint-Martial de Valette en Périgord vert - https://saint-martial-de-valette.fr
#Perigord #saintmartialdevalette #Dordogne #Commune #France
Rechercher dans Google qui référence le site de Saint-Martial... et des millions d'autres: